D’une société à bout de souffle à une société ouverte et vive

Les institutions publiques nées de la Modernité (17è – 20è siècles) n’ont plus de capacités créatives, car leurs racines-gènes-logiciels sont fondés sur la volonté de toute puissance et de toute maîtrise de la technique et de la science, via la raison non-contradictoire. Or, nous n’y croyons plus, ce qui les rend infécondes. Elles risquent, du fait qu’elles deviennent impuissantes, de basculer dans la violence vis-à-vis des citoyens et de leurs collectifs innovants. C’est la fin d’une période civilisationnelle, celle de l’Occident moderne.

Les valeurs de la Modernité

  • Complétude des sciences
  • Description physico-mathématique totale de la réalité
  • Ontologie – Philosophie de l’Être
  • La science est science des objets
  • Dualité sujet/objet – Le cogito
  • Foi dans la toute-puissance de la rationalité
  • Maîtrise de l’incertitude et du destin
  • Collusion entre sciences et techniques
  • Toute – puissance de la techno-science
  • Mathématisation du monde – mesure de toute chose
  • Objectivation et représentation du monde
  • Le sensible dominé par l’intelligible
  • Modélisation de la réalité
  • Toute-maîtrise par les institutions fondées sur les techno-sciences
  • Croyance dans la philosophie du Progrès
  • Vision universalisante et totalisante
  • Volonté de puissance et de domination
  • Planification et programmation
  • Anthropocentrisme et occidentalocentrisme
  • Organisation verticale de la société
  • Vision descendante du Bien Commun
  • Corps d’experts
  • Economie productive – PIB
  • Infinitude des ressources et des techniques

 

En même temps  se développent dans l’horizontalité et le fond de la société de nouvelles solidarités basées sur la discrétion, la simplicité, la fragilité, la fraternité, qui accueillent l’incertitude fondamentale de la Vie et ne fient plus à la puissance de la technoscience. Une nouvelle anthropologie apparaît fondée sur l’unité de l’être humain en relation avec les vivants et les choses, et non plus scindé et isolé des autres en autonomie autarcique.

Les valeurs émergentes

  • Incomplétude des sciences
  • La science est science des relations
  • Non toute-puissance des techniques
  • Non toute-maîtrise par les institutions
  • Impermanence des institutions
  • Débat public permanent
  • Pluralisme scientifique et controverses techniques argumentées
  • Expérimentation en continu
  • Philosophies de la vie et de l’existence
  • Création permanente de la vie
  • Accueil de l’incertitude
  • Fluidité de la pensée et de l’action
  • Ecologie et souci de la biosphère et de la planète
  • Philosophies de l’altérité et du divers
  • Poésie
  • Tout-relation
  • Relations de réciprocité
  • Toute-présence-en-ouverture
  • Joie de la singularité
  • Intersubjectivité – interculturalité
  • Economie circulaire – Economie de la fonctionnalité
  • Expertise diffuse
  • Solidarités en réseaux
  • Organisation horizontale de la société
  • Fragilité, vulnérabilité, humilité
  • Espérance

 

Il s’agit de penser cette nouvelle société ouverte et cette nouvelle anthropologie émergente où la notion d’altérité est au cœur. Nous avons pour cela à développer de la réflexion sur des éléments fondateurs suivants :

. le corps, comme lieu physique, psychique et spirituel de l’unité de chaque personne

. la vie et la mort, la joie et la peine, qui vont ensemble, pôles opposées d’une même réalité

. une raison décloisonnée qui s’ouvre à des logiques contradictoires et donc à la poésie et l’art

. l’articulation entre « je-tu-nous », avec des « nous » de tailles différentes où les personnes et les collectifs, tout en changeant, s’épaulent positivement les uns les autres

 

Olivier Frérot

 

Ces réflexions sont extraites de l’ouvrage « Solidarités émergentes – Des institutions en germe »

https://solidaritesemergentes.wordpress.com/solidarites-emergentes-institutions-en-germe/

 

 

 

Une réflexion sur “D’une société à bout de souffle à une société ouverte et vive

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